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D - Commerce des esclaves et du tabac

Le tabac et le sucre, deux denrées longtemps inconnues en Europe, commencent à y déferler au XVIIe siècle. Leur production et leur commerce sont alors étroitement liés à l’esclavage.

En effet, les navires qui pratiquent la Traite des esclaves arrivent en Afrique chargés de tabac, qu’ils échangent contre une cargaison humaine. Les Africains sont entassés dans les soutes et emmenés comme es­claves aux Antilles pour travailler dans les plantations de tabac [gravure à droite] et de canne à sucre.

L’Europe — qui longtemps n’a connu que le miel pour toute douceur — va s’adonner au sucre comme au tabac. La consommation de ces deux produits va connaître une augmentation exponentielle dans le monde entier. Curieusement, le parallèle entre le sucre et le tabac est profond. En effet, de nombreux auteurs considèrent le sucre comme une réelle drogue — la seule qui, dans nos pays, touche les enfants dès leur plus jeune âge.

À partir des côtes, où il est apporté par les navires, le tabac pénètre très tôt le continent africain. Il y est fréquemment fumé en association avec d’autres plantes, dont le chanvre [au centre, « carotte » de tabac tressé, originaire du Gabon,  et pipe non coudée en bois incrusté de métal, originaire de Mauritanie, comme les minces pipes en métal, à gauche, utilisées pour fumer « l’herbe du désert », à l’identité botanique incertaine]. 

Les pipes africaines, souvent symboles de statut social, peuvent être d’un très grand volume. Elles sont fréquemment anthropomorphes [au fond à droite, deux pipes en bronze, figurant l’une un visage, l’autre une femme ; au fond à gauche, une pipe utilisant un large bambou pour tuyau, une pipe en terre, et une au petit foyer de bronze] •

 

© Le musée du Fumeur