Pipe à eau originaire du Moyen-Orient, le narguilé est constitué d’un réservoir à eau surmonté d’un foyer, généralement en terre cuite. La combustion est assurée par un morceau de charbon incandescent posé directement sur le tabac. Plusieurs tuyaux permettent parfois à trois ou quatre fumeurs de l’utiliser conjointement.
La fumée traverse l’eau et suit un tuyau assez long avant d’arriver, rafraîchie et débarrassée de ses cendres, au fumeur. Le caractère peu mobile de l’engin, la taille importante du foyer et le diamètre étroit du tuyau obligent le fumeur à s’installer pour se consacrer à cette activité, d’où l’image de lenteur, voire de langueur, qui y est associée, notamment dans les harems ou hammams chers à l’orientalisme [voir gravures sur le mur de droite et lithographie de Félon dans la première salle].
Le tabac pour narguilé, parfois nommé tabame, est de consistance humide et est composé à 70% de mélasse, ou parfois de miel, et le plus souvent aromatisé (pomme, rose etc.). Au cours de l’histoire, le narguilé a servi à fumer indistinctement du tabac, du haschich ou les deux mélangés, comme on peut le voir dans certains textes d’auteurs classiques du xixe siècle (Flaubert, Nerval et autres).
Le narguilé connaît depuis quelques années une forte expansion, en France où les « cafés égyptiens » se multiplient, mais également dans le monde. Aux antipodes de la cigarette, il évoque un plaisir tranquille et convivial, à l’écart des boissons alcoolisées, traditionnellement accompagné de thé à la menthe ou de jus de fruits et de pâtisseries orientales •