CARICATURES & POTS À TABAC

Z - Les pots à tabac

Les pots à tabac exposés ici proviennent exclusivement de la donation Marie-Claire et Henri Duizend. Datant du début du XXe siècle, ils témoignent de l’évolution des pots à tabac depuis leur apparition au XVIIIe siècle.

En effet, ces pots n’existaient d’abord que pour la pharmacie. Utilisées pour leurs vertus médicinales, les feuilles de tabac étaient importées des Amériques roulées sur elles-mêmes en forme de grosse « carotte » [voir légende C], puis remisées dans les grands pots des apothicaires indiquant l’identité de leur contenu. Délaissant ces premiers pots de faïence au décor bleu, les pots à tabac vont se faire fantaisistes et quitter l’officine pour entrer dans les salons bourgeois.

Alors que l’aristocratie a depuis longtemps délaissé la prise et que la cigarette industrielle commence à peine à séduire par son modernisme, l’usage de la pipe reste populaire. Dès le milieu du XIXe siècle, apparaissent des pots à tabac de forme humaine. Reflétant les événements de leur temps, ils se font souvent caricaturaux.

Leur fonction première demeure — conserver le tabac — mais leur forme évolue. Des compartiments peuvent exister pour des tabacs d’origines différentes, certains incorporant un porte pipe ou un humidificateur, de façon à conserver la souplesse et la saveur du tabac.

Si l’objet en lui-même est souvent négligé dans les ouvrages savants, l’expression « pot à tabac » s’est en revanche implantée dans le langage pour faire référence à la forme courte et ventrue de quelque chose ou de quelqu’un. Théophile Gautier est ainsi caricaturé en pot à tabac [gravure face à la vidéo] •

© Le musée du Fumeur